C’était deux années avant que les premiers journaux s’amusent à titrer « Karenjy renaît de ses cendres » …
… ou plutôt quelques semaines après un 7 avril qui accueillait les 15 premiers collègues d’un Le Relais, récemment débarqué avec son slogan en tête « nous avons raison de croire en l’Homme », assumant l’audace de transformer l’Entreprise comme acteur d’un monde un peu meilleur …
… plus précisément vers la mi-2008 …
… alors nous voila par un dimanche de ballade ensoleillée ; curieux de jeter un coup d’œil à travers les vitres fendues de ce grand hangar de 4000 m², découvert quelques jours plus tôt en farfouillant le quartier d’Ankofafalahy – Fianarantsoa sous Google Earth ; et en quête bien secrètement de trouver le lieu idéal pour accueillir nos activités de réemploi textile qui démarraient du feu de Dieu.
Quelques années auparavant, lors d’un projet scolaire de création d’entreprises au collège SFX, un groupe d’étudiants rêvait de réveiller cette usine de belles endormies sur 4 roues Vita Malagasy, et l’avait imaginé abandonnée par l’insouciance politique, traversant l’histoire et l’idéologie d’un pays cherchant légitimement son indépendance, jusqu’à en faire extravaguer toute une classe …
… alors est-ce croire en ce rêve ou simplement la belle part à la curiosité trop souvent mise de coté, qui encouragea à se faufiler dans ce délabrement de murs, au milieu desquels semblait siéger dans un rayon de soleil traversant une toiture percée par le temps, un semblant de voiture, étonnante vision que certains probablement décriraient comme « carré carré », laissant pourtant deviner dans l’instant, sous un tas de poussière, une robe blanche enrobée d’étoffes de soie, et interpellant par son absence de sièges arrières.
Moment magique, mystique, où le temps s’arrête et nous donne l’impression de replonger dans une histoire passée qui fut vécue par d’autres et nous rattrape …
Moment trop rapidement volé en éclats par un « Atao inona eto ianareo, Ramse ? » …
Moment improbable qui voit débarquer de nulle part, 3 personnes aussi étonnées que nous de cette unique intrusion en 15 années passées à garder religieusement ce site devenu une jungle.
« Oups, aza fady Tompoko, mais nous sommes à la recherche d’un endroit pour s’installer, c’est quoi ce bâtiment ? Et à qui appartient-il ? »
« Tsy maninona Ramse, c’est l’usine de voiture Karenjy et vous avez devant vous la voiture qui a été faite pour le Saint Père en 1989, quelques mois avant la fermeture »
Quelle autre réaction aurait été possible … silence …
« Put*/!! c’est quoi ce délire, quel trésor enfoui, quelle pépite, incroyable … !!!!!!! »
… puis quelques autres secondes de silence, très rapidement transposées en …
« mais c’est quoi cette put*/!! d’opportunité !!!!! »
… et qui nous mèneront à des journées d’autres anecdotes et aventures, mais ça, c’est pour la prochaine fois 🙂 !
Le jour où l’on ne sait pas encore que Le RELAIS MADAGASCAR deviendra un micro-constructeur automobile avant-coureur, par inadvertance, par folie, …
Le jour où tout recommence pour KARENJY …