Le jour où tout a commencé

Luc Ronssin

Luc Ronssin

Administrateur chez Le Relais

Le jour où tout a commencé

Le jour où tout a commencé

Luc Ronssin

Luc Ronssin

Administrateur chez Le Relais

Le jour où tout a commencé

C’était deux années avant que les premiers journaux s’amusent à titrer « Karenjy renaît de ses cendres » …

… ou plutôt quelques semaines après un 7 avril qui accueillait les 15 premiers collègues d’un Le Relais, récemment débarqué avec son slogan en tête « nous avons raison de croire en l’Homme », assumant l’audace de transformer l’Entreprise comme acteur d’un monde un peu meilleur …

… plus précisément vers la mi-2008 …

… alors nous voila par un dimanche de ballade ensoleillée ; curieux de jeter un coup d’œil à travers les vitres fendues de ce grand hangar de 4000 m², découvert quelques jours plus tôt en farfouillant le quartier d’Ankofafalahy – Fianarantsoa sous Google Earth ; et en quête bien secrètement de trouver le lieu idéal pour accueillir nos activités de réemploi textile qui démarraient du feu de Dieu.

Quelques années auparavant, lors d’un projet scolaire de création d’entreprises au collège SFX, un groupe d’étudiants rêvait de réveiller cette usine de belles endormies sur 4 roues Vita Malagasy, et l’avait imaginé abandonnée par l’insouciance politique, traversant l’histoire et l’idéologie d’un pays cherchant légitimement son indépendance, jusqu’à en faire extravaguer toute une classe …

… alors est-ce croire en ce rêve ou simplement la belle part à la curiosité trop souvent mise de coté, qui encouragea à se faufiler dans ce délabrement de murs, au milieu desquels semblait siéger dans un rayon de soleil traversant une toiture percée par le temps, un semblant de voiture, étonnante vision que certains probablement décriraient comme « carré carré », laissant pourtant deviner dans l’instant, sous un tas de poussière, une robe blanche enrobée d’étoffes de soie, et interpellant par son absence de sièges arrières.

Moment magique, mystique, où le temps s’arrête et nous donne l’impression de replonger dans une histoire passée qui fut vécue par d’autres et nous rattrape …

Moment trop rapidement volé en éclats par un « Atao inona eto ianareo, Ramse ? » …

Moment improbable qui voit débarquer de nulle part, 3 personnes aussi étonnées que nous de cette unique intrusion en 15 années passées à garder religieusement ce site devenu une jungle.

« Oups, aza fady Tompoko, mais nous sommes à la recherche d’un endroit pour s’installer, c’est quoi ce bâtiment ? Et à qui appartient-il ? »

« Tsy maninona Ramse, c’est l’usine de voiture Karenjy et vous avez devant vous la voiture qui a été faite pour le Saint Père en 1989, quelques mois avant la fermeture »

Quelle autre réaction aurait été possible … silence …

« Put*/!! c’est quoi ce délire, quel trésor enfoui, quelle pépite, incroyable … !!!!!!! »

… puis quelques autres secondes de silence, très rapidement transposées en …

« mais c’est quoi cette put*/!! d’opportunité !!!!! »

… et qui nous mèneront à des journées d’autres anecdotes et aventures, mais ça, c’est pour la prochaine fois 🙂 !

Le jour où l’on ne sait pas encore que Le RELAIS MADAGASCAR deviendra un micro-constructeur automobile avant-coureur, par inadvertance, par folie, …

Le jour où tout recommence pour KARENJY …

Photo de Hery Zo

Hery Zo

Designer et directeur créatif

Je m’appelle Razafindrazaka Hery Zo Ramamonjy, j’ai 24 ans et je suis co-fondateur, designer et directeur créatif chez Afo.
J’ai cocréé Afo en 2017 avec Mahefinilanto Voary Mendrika, qui est aujourd’hui notre responsable de production et logistique.
En 2019, nous avons déposé notre marque sans idées précises de ce que l’on voulait en faire, avant de se lancer « officiellement » en 2020 et formaliser notre petite entreprise en 2021.
La période entre 2017 et 2020 était essentiellement constituée d’apprentissage, d’auto-formation et de constitution d’un fonds de départ pour notre projet par nos propres moyens.
Nous n’avions pas forcément une expérience ultrasolide dans le secteur de l’habillement, ni même les « relations clés » et encore moins les moyens financiers suffisants et nécessaires mais nous nous sommes laissés guidés par la passion et par notre vision (et oui, c’est cliché mais c’est la réalité).
Nous étions particulièrement intrigués par la quasi-inexistence de marques locales auxquelles nous aurions pu nous identifier. En effet, à chaque fois que l’on se mettait à penser à une marque qui nous inspirait, des marques comme Nike, Adidas, Puma, … venaient très facilement et très vite à l’esprit.
On a commencé à se pencher sur le pourquoi de tout ça. Qu’est-ce qui faisait la singularité d’une marque ? Qu’est-ce qui était différent dans la démarche des grosses multinationales ? Les
préférences sur le design, le logo, le nom et le produit en lui-même semblaient subjectifs et rarement réellement fondées car il y avait cette autre chose que l’on avait du mal à définir qui influençait nos choix.
Après longue réflexion, nous en sommes arrivés à la conclusion que, tout simplement, le marché local a une forte préférence pour les grandes marques multinationales car celles-ci ont su asseoir une
réelle culture à l’échelle mondiale ces 30 dernières années afin de faire vendre leurs produits quand les acteurs locaux cherchent juste à vendre pour vendre, en surfant d’un buzz à un autre au
détriment d’une stratégie de marque à long-terme. Peut-être, avons-nous torts de penser ainsi ?
Cela importait peu car on était convaincus d’une chose : on voulait tout sauf ça. On voulait exprimer notre créativité, créer notre propre culture et la partager afin de changer les perceptions péjoratives du « Vita Gasy ». On voulait apporter de la valeur, bâtir des fondations solides pour la marque et exploiter ce qu’il y avait de plus profond dans la créativité et le savoir-faire Malagasy, quitte à tomber plusieurs fois car on s’en relèverait de toute manière.

Afo est la rencontre entre nos idées les plus complexes et nos idées les plus simples : sur le court-terme on est sur une course contre la montre, à enchaîner action après action ; mais sur le long-terme on était patients.

Voilà les raisons derrière notre devise, « Create to inspire ».